dna cervello coscienza consapevolezza educazione
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International Society of Neuropsychophysiology "Dal DNA il cervello, dal cervello la coscienza"
International Society of Neuropsychophysiology"Dal DNA il cervello, dal cervello la coscienza" 

Allocution d’ouverture du Colloque

 

LES DROITS DE L’HOMME COMME FONDAMENT POLITIQUE

POUR UNE CONSCIENCE DEMOCRATIQUE :

PRIORITES D’INTERVENTION

 

Michele Trimarchi

 

DECENNIE DES NATIONS UNIES

POUR L’EDUCATION AUX DROITS DE L’HOMME

1995 – 2004

 

 

Rome, 14 – 15 juin 1996

Aula Magna de l’Université « La Sapienza »

 

Ce discours inaugural veut stimuler tous ceux qui désirent réfléchir sur l’évolution de la femme et de l’homme ainsi que de leurs droits naturels et sociaux. Il a été observé de plusieurs parties que les droits de l’homme sont souvent traités de façon démagogique et que l’on fait, concrètement, peu pour leur mise en œuvre. D’ordinaire on se borne à faire ressortir les macroviolations, certes très graves et inacceptables, sans donner l’attention nécessaire aux microviolations perpétrées quotidiennement au sein des institutions publiques, des familles et entre les individus, comme si ces dernières ne concernaient pas les droits de l’homme. Nous estimons au contraire que, pour promouvoir une culture réelle des droits de l’homme, il faut travailler sur les deux fronts pour arriver à prévenir les macro aussi bien que les microviolations, toutes les deux signaux d’un manque de compréhension et de mise en œuvre des valeurs exprimées dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Il faut attribuer, à cet égard, une grande responsabilité aux médias ainsi qu’à cette éthique journalistique qui devra vraiment être humanisée puisque les organes d’information ont un grand pouvoir sur le développement évolutif des consciences de tous les citoyens. Ainsi que nous l’avons affirmé plusieurs fois, il ne suffit pas de dénoncer les violations des droits de l’homme, mais il faut surtout agir par des informations appropriées pour prévenir ces violations. Les mass-médias doivent être utilisés non pas pour « alimenter » les conflits, pour des buts qui parfois offensent la dignité de la personne, mais pour informer les citoyens de façon à rendre un service au bien-être individuel aussi bien que collectif.

Le thème de ce colloque – « Les droits de l’homme comme fondement politique pour une conscience démocratique : priorités d’intervention » - a été choisi pour rendre concrètes ces deux journées de travaux, dont l’objectif principal est de contribuer à lever les obstacles, en premier lieu la pollution des informations, qui limitent fortement la mise en œuvre des droits de l’homme. Si nous analysons l’évolution des droits de l’homme nous voyons qu’elle avance parallèlement à l’évolution culturelle et politique de l’humanité. Nous devons donc étudier ce processus évolutif afin de pouvoir réellement apprendre de l’histoire, qui a désormais démontré que certaines « erreurs » engendrent inévitablement des guerres et des conflits à tous les niveaux, de l’international à l’interindividuel. D’ici naît la nécessité d’étudier et d’identifier clairement quelles sont les attitudes engendrant ces conflits, en considérant que nous disposons à présent des instruments conceptuel et scientifiques aptes à ce but.

Ainsi que nous l’avons expliqué dans le message d’ouverture, l’individu ne naît pas doué de raison et de conscience, mais il naît doué de potentialités et de pulsions communes à tout le genre humain. Nous estimons d’avoir là la clef de lecture et d’approche à la thématique que nous abordons ici. Et nous estimons que les Etats, tout d’abord à travers l’éducation, aient la tâche de garantir une culture qui, dans le respect du génome humain, permette de satisfaire ces pulsions ; pulsions de justice, respect, liberté, dignité. Je crois que l’éducation doit transmettre justement ces valeurs fondamentales. Il faut donc appliquer une méthodologie éducative favorisant la « découverte » et l’intériorisation de ces valeurs surtout dés la naissance jusqu’à la majorité, puisque c’est là phase où l’être humain développe sa capacité de comprendre et de vouloir.

Ce valeurs de justice, respect, liberté et dignité, infinis en puissance, sons définis par l’évolution politique et économique d’une société. Mais la politique et l’économie à quoi servent- elles si ce n’est à permettre que tous jouissent de dignité et droits égaux ainsi que d’espaces de liberté égaux ? Qui enseigne la limite entre bien-être individuel et bien-être social ? Le bien-être individuel ne doit pas nier celui social, mais il doit le favoriser. Tout cela passe à travers la prise de conscience des valeurs démocratiques et dans ce but il faut que les Etats organisent un système éducatif capable de favoriser l’expression de ces valeurs. Autrement nous ne pouvons pas prétendre que le citoyen respecte les droits et les libertés fondamentales. Très souvent l’individu, avant encore de ne pas respecter autrui, ne respecte pas soi-même. L’un des devoirs de l’Etat c’est donc de protéger le citoyen même contre les dommages qu’il peut causer à sa propre personne.

Quelqu’un pourra dire que c’est une utopie, mais nous nous estimons que l’évolution des droits de l’homme vise à créer des citoyens démocratiques ayant la capacité de gérer leur vie au sein d’un système où l’individu puisse coopérer avec les autres et exprimer sa liberté, son individualité, sa créativité. Pour nous celle-là est une démocratie réelle.

Pour réaliser tout cela on ne peut plus laisser l’espace à l’empirisme. Aujourd’hui, grâce à l’évolution de la science – dans le domaine neurophysiologique, psychologique, anthropologique, éducatif – nous disposons d’instruments qui nous permettent de savoir « a priori » quelle réponse sera évoquée par une information d’un certain genre, quel sera le résultat d’une certain méthodologie éducative, quelles sont les conditions basiques pouvant favoriser ou compromettre le bon fonctionnement d’un Etat. On ne peut demander au citoyen d’agir conformément aux principes démocratiques les plus hauts, en exprimant sa liberté, dignité et spiritualité, si on ne le met pas avant en état de résoudre les problèmes d’ordre personnel et social : l’Etat doit donc se servir d’instruments scientifiques lui permettant d’acheminer ces problématiques vers leur solution et, au temps même, garantir un système éducatif –scolaire apte à faire développer , à partir des les premiers ans de vie, une capacité de comprendre et de vouloir dans le respect des valeurs de la démocratie. Ce dernier point a une importance capitale même dans le but de prévenir des comportements déviants : en effet la connaissance de la façon par laquelle le cerveau développe le comportement permet de vérifier, déjà chez un enfant de six ans, quel genre d’informations éventuelles en train de se produire en lui.

Il faut donc une pédagogie scientifique qui saura respecter les valeurs exprimées par la Déclaration Universelle des Droits de l’homme. L’éducation aux droits de l’homme ne peut être une simple transmission de notions, mais elle doit être un instrument pour stimuler l’individu à développer cette capacité de critique et d’autocritique qui permet de distinguer ce qui est juste de ce qui ne l’est pas ; autrement, sans le développement réel de cette capacité, on tend à considérer juste tout ce qui donne plaisir ou gratification, négligeant le fait qui souvent ce qui donne plaisir peut être un conditionnement, un élément qui n’est pas utile ou même nuisible pour la croissance individuelle. L’Etat a donc la responsabilité de mettre l’individu dans la condition de développer cette « raison » et cette « conscience » dont parle l’art. 1 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.

L’individu doit être respecté à partir de sa naissance : il faut donc comprendre très clairement en quoi consiste la dignité, la liberté, la justice et il faut créer des enseignants d’abord en mesure d’exprimer et ensuite d’enseigner ces valeurs, car si l’exemple que nous donnons par notre vie de démontre pas que nous avons intériorisé certains principes, comment pouvons nous les apprendre aux autres ?

C’est de l’éducation que dépend l’avenir de l’humanité. Les université doivent introduire dans leurs cours un examen concernant la connaissance profonde des droits de l’homme et de la dignité humaine, valeurs devant imprégner l’action didactique de tous les enseignants. Comment peut-on être « diplômés » dans les différentes disciplines si on n’aime pas en soi-même la valeur de la vie et de la liberté ? Personne donc ne devrait obtenir un diplôme si derrière lui il n’y a pas une connaissance profonde des droits de l’homme. Ce n’est qu’à cette condition que n’importe quelle fonction qu’on ira à exercer, soit-elle publique on privée, sera certainement positive, car elle sera au service on dans le respect de la dignité humaine.

Les conflits naissent de l’ignorance, jamais de la sagesse : cela doit nous pousser à créer une « culture de la sagesse », nos efforts doivent s’adresser vers cette direction et les ressources économiques doivent être utilisées dans ce but. Nous savons en effet que l’économie n’est pas tout : nous pouvons avoir moins de bien-être économique et plus de sérénité sociale, mais dans ce but il faut organiser l’Etat et la société intégrant les objectifs et ne privilégiant pas seulement quelques aspects au détriment d’autrui.

Ce que nous affirmons aujourd’hui a derrière lui vingt ans environ d’expérimentation faite au CEU – Centre d’études pour l’Evolution Humaine - et c’est sur la base des études du CEU qu’on a fondé l’Association Ius Primi Viri.

Cette expérimentation légitime nos affirmations ainsi que notre «foi » en les droits fondamentaux de l’homme, puisque nous avons compris « les arcanes » qui ont empêché, jusqu’à présent, de mette en œuvre et de concrétiser la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Tout cela nous rend optimistes pour l’avenir, aussi parce que nous avons commencé depuis longtemps à faire des consultations et des cours de formation pour les enseignants des écoles à tout niveau, pour les formateurs ainsi que pour les différents usagers identifiés à l’intérieur des fonctions publiques ayant des tâches de prévention des violations des droits de l’homme.

Les communications qu’on va présenter ces deux jours seront nombreuses et intéressantes et iront du relativisme culturel aux stratégies éducatives, à la prévention et promotion, à l’éthique et à la bioéthique, etc. Le volume des documents du colloque va être publié sons peu, ce qui permettra une ample diffusion de ce que nous aurons réussi à construire en ces deux jours pour l’humanité toute entière.

J’invite les participants à un débat constructif, en rappelant, à mémoire de tous, que nous nous sentons responsables- justement parce que nous nous occupons d’un thème de si grande envergure- envers tous ceux qui attendent avec confiance les résultats de notre œuvre. Je vous remercie et bon travail.